Dashtekhak : Dans les montagnes de Kerman

Départ vers 13h direction Zarand, à 4h de bus de Yazd et juste avant Kerman.

Pour m’amuser un peu, je choisis d’éviter le bus touristique et prends le bus local qui part d’un terminal excentré. Evidemment une fois au terminal, rien n’est écrit en anglais et personne ne parle l’anglais. Au guichet je me retrouve avec 3-4 Iraniens qui tentent de comprendre ma destination afin d’expliquer au guichetier ce que je veux.

J’ai un billet en main, je le regarde comme si les lettres allaient me parler soudainement pour me dire où est le bus … Un gars arrive, me prend le ticket et le retourne (je le lisais à l’envers …) Fierté 0 – Farsi 1 !

Le gars me montre le bon bus, je grimpe dedans en gardant à l’esprit qu’il faut respecter la règle : les hommes à l’avant, les femmes à l’arrière. A peine monté je me rends compte que personne ne respecte ça, des hommes et femmes mélangés et ça discute dans tous les sens dans un brouhaha qui respire la bonne humeur.

4h à travers le désert, je me rends à Dashtekhak (“Dach té rak”) pour rester 3 jours dans la famille de Hamid, un gars qui m’a contacté 2 jours plus tôt et qui me proposait de rester chez lui pour visiter son village et les alentours pour 30€ par jour.

Hamid a contacté un gars du bus, sans trop comprendre on s’arrête au milieu du désert, je descends, Hamid m’attend tout sourire. 20mn plus tard on retrouve sa femme et leurs 2 enfants, puis je prends mes quartiers avec mon nouveau pote.

On discute pas mal de ce qu’il y a à faire aux alentours, je n’ai pas d’envies particulières, on verra bien. De toute manière 3 Hollandais arrivent dans la nuit, je m’adapterai.

Le lendemain matin je découvre le jardin.

Pendant que les Hollandais partent faire de la moto dans le désert aux portes du village, je reste avec Faïma pour préparer un Opghoust (désolé si j’écorche l’orthographe), à ce que j’ai compris, c’est un Dizi à la Kerman (le dizi un des plats national de l’Iran).


Faire revenir du mouton dans une bonne dose d’huile,
Ajouter du Maïs et pois chiche concassés + 1 oignon,
Quelques tomates entières,
des patates entières,
Ajouter du curcuma + sel + poivre rouge
1 bon litre de tomates émondées,
Couvrir d’eau puis laisser cuire 1h sous pression

Pendant ce temps, préparer une mixture à base d’1 tête d’ail écrasée, d’un verre d’huile, de curcuma, de l’estragon et de 500ml de Kashk (du fromage de chèvre séché réhydraté)

Un des plats de mon séjour chez eux, on peut pas mourir de faim ici …

En début d’aprem je me joins au Hollandais pour aller passer la nuit dans le désert. Petit contretemps, Hamid à un problème avec sa voiture mais les 3 autres ne veulent rien entendre. Il se démène pour nous trouver un taxi et un ami à lui dans le désert s’occupera de nous. Chapeau !

Vers 16h on part en direction du Lut, un des déserts les plus rudes du monde. Après une traversé de Kerman, on arrive à Shahdad, un 4×4 déboule de nul part et se gare devant nous. C’est le copain d’Hamid qui vient nous récupérer. Timing au top !

Visite express d’une rivière de sel au beau milieu du désert.

A noter que c’est ici que la température la plus élevée au monde a été relevée : 70°c au sol.

On part en offroad pour trouver un spot afin d’avoir le coucher de soleil sur les Kalouts

Voilà le campement pour la nuit, pommé au beau milieu de nulle part avec pour seule couverture des étoiles ! Un régale !

Petite surprise dans la nuit, je me fais réveiller par un bruit provenant de l’arrière du PickUp. Je passe quelques minutes à observer, puis soudain un petit renard sort de l’arrière du PickUp et vient flairer les pieds de tout le monde. Je choppe l’APN et à taton fais des réglages pour pouvoir photographier à la lueur de la pleine lune ! Ca vaut ce que ça vaut mais je l’ai eu !
Il me regarde au moment où le déclencheur agit, puis continue sa recherche de bouffe pour repartir 10mn plus tard à travers les dunes.

Se réveiller avec ce paysage, dans un calme parfait …

On termine cette sortie dans le Lut par la visite d’un caravansérail.

On arrive sur Kerman, les Hollandais se font déposer au terminal de bus pour aller vers Isfahan. Pour ma part je reste le début de l’aprem à flaner dans le bazar de Kerman en attendant qu’Hamid vienne me chercher.

Aprèm au calme à lire et écrire, le soir arrive Yara, une Hollandaise qui reste jusqu’à demain soir. On papote pas mal.

Le lendemain petite virée au village natal de Hamid avec Yara sur la moto et Hamid et moi en voiture.
Les femmes ne sont pas autorisées à conduire de moto (voiture oui), Hamid prend la moto jusqu’à la sortie du village et je me retrouve donc à conduire son tas de ferraille Iranien ! Une expérience la conduite en Iran ! Pareil lorsque l’on approche de son village, changement de véhicule pour Hamid et Yara.

Lorsque l’on arrive en haut de son village, Hamid devient comme un gosse, court en bas et passe des coups de fils à tout le monde. On a du mal à comprendre pourquoi. Ça semble être la fête prêt de la rivière. Au bout d’un moment Hamid nous explique que cela fait 16 ans qu’il n’y avait pas eu d’eau dans cette rivière (l’Iran manque cruellement d’eau depuis pas mal d’années).

Au retour, Hamid me demande de conduire Faïma et leur fille chez de la famille, je me retrouve chauffeur privé !

En fin de journée je pars en moto me pommer quelques heures dans le désert.

Le lendemain c’est journée marche entre différents villages.

Puis le soir direction Isfahan, au programme 8h de bus de nuit. Petit pincement au coeur lorsqu’il faut faire mes adieux à cette petite famille qui respire la gentillesse et l’hospitalité.

2 commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.